Tomme ? Miam !

25 novembre 2010 at 16:10 (Uncategorized)

Ce soir-là, un soir comme tant d’autres, il avait fait nuit vers 13h14 et pluie depuis la semaine précédente (les anciens racontaient même que la neige était quand même drôlement bas sur les montagnes ce matin, bobonne tu vas bientôt pouvoir aller chercher nos combis de ski à la cave et pense à racheter du kirsch pour samedi y’a les Chappuis qui viennent manger la fondue). C’était comme par hasard un mardi et Youri avait fait une blague à Susan en proposant d’aller la chercher en bagnole à son cours de Krav-Maga. Sauf qu’ils s’étaient donné rendez-vous dans la rue la plus pittoresque et la plus fréquentée du chef-lieu : la rue des madames qui portent des minijupes toute l’année, même quand c’est pas le jour de la jupe, en attendant qu’un chauffeur aimable les ramènent chez elles après leur cours de flûte ou de flamenco.

C’est donc in extremis et au mépris de tous les dangers – Susan ayant échappé de justesse au coffrage pour la nuit pour avoir vaguement défoncé la gueule à quelques gentils messieurs qui voulaient juste la réchauffer un peu et lui donner un peu de menue monnaie – que nos deux aventuriers parvinrent au restaurant Tom-Yam (par chance ce n’est qu’après coup que S & Y en découvrirent le site internet, sinon ils auraient selon toute vraisemblance dirigé leur choix sur n’importe quel autre endroit).

Endroit charmant à deux pas du célèbre double rond-point de Montchoisi (bien connu de tous les élèves conducteurs des environs), d’un locateur de DVD et d’un bac à sable pour les jeux des enfants et les besoins des chiens, le Tom-Yam se démarque de ses concurrents en ne proposant strictement aucun plat à base de coquilles St-Jacques ou de moëlleux au chocolat. Ce qui n’est finalement pas si dommage parce que la carte, à base de machins imprononçables et de currys thaï au basilic, fait quand même drôlement saliver et que le cocktail pour l’apéro est quasi-imposé d’entrée – ce qui ravit bien sûr les goûts de luxe de Yurin.

Nissan commandèrent un Kung Lou Keuy (crevettes sautées avec sauce aux échalotes grillées, tamarin et sucre de palme) et un Ho Mok Pla Et Po (cassolette de poisson et crabe au curry rouge et basilic, cuite à la vapeur dans une feuille de bananier – et qui malgré l’effet d’annonce contenu dans son nom, ne semble pas spécialement accélérer le transit) (« Plat et Po » – ahahahaha) (blague non cautionnée par Youri). Et se préparèrent mentalement à se régaler.

Même mystérieusement renversée par les facéties de la technique, cette théière reste perturbante.

L’estomac dans les talons, Susan et Youri auraient été prêts à tout pour manger. Le fumet revigorant du poulet au tamarin et au sucre de palme chatouillait déjà leurs narines alanguies. Et là, drame. Car voilà : un seul plat était arrivé. Un seul. UN SEUL!

Ils auraient pu se résoudre à se dire que bon, tant pis, on goûte en attendant la suite. Mais même prêts à tout, nos fidèles adeptes de la religion du manger ne pouvaient se libérer du poids séculaire de leur éducation calviniste.

Alors ils attendirent. Les minutes passèrent, les heures passèrent, les années et même les siècles se succédèrent (oui bon, ok, j’exagère un peu mais à peine : imagine, chaque minute passée avec un plat sous le nez quand tu as faim, c’est un peu une éternité) et un beau jour le plat de Youri se décida quand même à bien vouloir faire son apparition. Nos héros se jetèrent sur leur pitance comme un seul homme. Vingt-sept secondes, leurs deux assiettes étaient immaculées comme l’enfant qui vient de naître. Ils avaient tout de même eu le temps de trouver ça plutôt bon, malgré les portions un peu miquelettes.

Le FAIL : LA table-romantique-pour-couples-amoureux juste à côté des toilettes et la serveuse qui attend hyper-ostensiblement son pourboire quand tu vas payer au bar, faute d’avoir pu demander l’addition à table.

Le \o/ : les lampes en bouquets de fleurs, qui justifient à elles seules le déplacement !

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Abyssinie, Abyssinia

11 novembre 2010 at 18:09 (Uncategorized)

Il est parfois des expériences tragiques et il n’est pas peu dire qu’aller aux Brasseurs en est une des plus traumatisantes. La preuve, il fallut tout un été et plus de 3 mois avant que Yousan et Sugarine puissent enfin envisager de remettre les pieds au bistrot.

Parce que bon, les Brasseurs c’est quand même surtout une usine à faire du fric avec 2-3 sortes de bières qui appâtent l’aventurier naïf. Mais ces burgers, ces burgers… 😥

Un bout de semelle industriel trop cuit, dur comme du pain sec que même les canards ils en boufferaient pas, des carottes-céleri râpés sauce mayonnaise et du ketchup à la térébenthine avec des frites molles et insipides – que même Susan, qui pourtant crevait bien la dalle, elle ne réussit pas à le terminer, son plat (contrairement à la bière de printemps agave et citron vert, qui coule toujours à flots à flots à flots dans ce genre d’occasion – un peu comme le Nil tiens) (oui, bin en même temps, tu m’étonnes que t’as besoin de te saoûler dans ce genre de taverne!)

Quant à Youri, appâté par les Flammenküche et déppâté par la crème végétale utilisée (de la crème végétale ? et puis quoi encore ? de la bière sans alcool, des steaks végétariens ?) dans la confection de ces tartes aussi alsaciennes que Youri est haltérophile, se rabattit bêtement sur une carbonnade, nostalgique de ses années passées en Belgique (enfin, dans des bandes dessinées belges, mais passons). Une carbonnade qui était à la carbonnade ce que Benny B, pour rester en Belgique, est à la culture hip hop. 

Et maintenant en guise de transition, une vidéo avec des chatons :
Le chat qui adore son lit

Mais nos valeureux héros avaient une clé lausannoise à rentabiliser. Ainsi, dès l’automne venu, ils décidèrent de repartir à la conquête de la gastronomie lausannoise. Et de tenter le second restaurant éthiopien, l’Abyssinia 

Les fidèles lecteurs se souviennent probablement avec émotion de la visite des aventuriers de l’extrême* au Nil Bleu, inutile donc de refaire toutes les blagues – même si « à laisser, l’acier » était particulièrement savoureuse – parce que je sais pas comment ça se passe avec les restaurants suisses à Addis-Abeba, mais les restaurants éthiopiens de Lausanne servent des menus quand même très semblables.

 

 

Sauf qu’à l’Abyssinia, le tej s’appelle tegi et qu’ il y a en plus :

–          des tables d’environ 23 centimètres de haut, toujours particulièrement appréciées de ceux qui, comme Youri, ont la présence d’esprit de mesurer pas mal de centimètres, manger avec ses genoux entre les dents, ce n’est jamais pratique

–          des crêpes qui fondent un peu plus, moyennement appréciées de gens qui, comme Youri, sont adroitement un peu différents

–          des baklava à la glace pistache pour le dessert (oui je sais, Suga et Youve ont fait aussi cette tête en les voyant arriver, ahlala c’est comme ça quand on lit trop vite les menus) (c’est dans le menu à 38.-, les baklavas à la glace) (si tu commandes à la carte y’a moyen d’y échapper)

–          le café typique éthiopien (auquel Yousan et Suri ont échappé, mais légèrement involontairement)

–          une absence d’escaliers appréciée des grands-mamans (même si, soyons réalistes, y a bien que les jeunes cool pour fréquenter ce genre d’endroit interlope)

–          et un parking tout près !

*Enfin, pas jusqu’à Praz-Séchaud quand même, c’est trop loin et surtout ça monte.

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