as-tu vu la vache? (la vache aux yeux bleubleubleus)

15 décembre 2011 at 15:40 (Uncategorized) (, , , , )

Youri
Il est en ville, ma mie, un rôtisseur nouveau
Qui se targue, le sot, de copier Holy Cow.

Susan
Et mon cul ! Tu le prends pour un gallinacé ?
Ton nouveau, là, c’est le même mais mieux placé.
J’ai ouï qu’on y faisait des patates frites.
Avec du vinaigre, quand même un doute m’habite.
Le vinaigre c’est pour la salade je crois,
Et la salade c’est vrai ce n’est pas trop pour moi.

Youri
Mais vous n’y pensez pas, ma mie! De la salade?

Susan
Je me disais aussi, ça nous rendrait malades.

Youri
Tiens, puisque nous parlons de nous rendre malades,
L’endroit résonne sans cesse d’une étrange ballade :
« Quarante-deux !» « Soixante-neuf !» Sans l’aide d’un mégaphone
Sans cesse s’égosille une malheureuse aphone.
Au point que me croyant dans je n’sais quel loto
J’ai acheté trois cartons pour gagner le gros lot.

Susan
Trois cartons de mousseuse? J’ai vu qu’ils en avaient.
Moi j’aime bien tu sais, la Chameau (c’est l’ambrée).

Youri
Mais las, mon amie, trève de tergiversation
Nous nous éloignons du sujet de discussion.
Pour Noël il paraît qu’ils en ont un gonflé
Avec des figues, du foie gras et une sauce barrée.
C’est pas vrai, j’y crois pas, ils l’ont appelé « Carla » !
(je me demande bien ce qui leur a pris là)

Susan
Hé tu mens ! C’est pas vrai ! C’est « Christmas with Carla
Burger ». Moi je l’ai goûté à midi déjà.

Youri
Avec ce Carla-là, j’aurais plutôt choisi
Qu’une ambrée une brune hihihi hihihi.
Et alors ça donne quoi? (et si on profitait pour arrêter avec ces alexandrins débiles à chaque fois qu’on parle de hamburgers ?)

 Susan
Je veux bien, c’est lourd un peu à la fin.

Youri
Comme les hamburgers en fait.  

Susan
Ah mais arrête, pff, hihihi tu dis n’importe quoi. Ça c’est seulement quand tu te prends un méga carnivore avec 2 kilos de viande (pour un supplément modeste de 5 francs). Mais bref.
J’ai goûté le Carla à midi. C’est vrai qu’il y a un peu de fois gras poêlé dedans mais pour tout te dire, j’ai été déçue parce que je m’attendais à du « vrai » foie gras, tu sais celui qu’on mange sur des toasts et qui te coule juste sur les escarpins dès qu’on le chauffe un peu.

Youri
Je sais pas je porte jamais d’escarpins…

Susan
On s’en fout. Mais à part ça (et le prix : CHF 17.50, pour un burger seul, c’est pas donné-donné), l’association figues confites-viande-fois gras (poêlé, donc) était plutôt sympa. Pas autant que le Yo Ginza, mais pas mal quand même.

Youri
Ça tombe bien, le Ginza est à la carte, lui. Alors que ton machin de Noël, c’est déjà fini. Allez viens ma mie, il faut qu’on les descende, ces trois cartons de bière.

Susan
J’arrive !

Le \o/ : La présence au centre-ville d’un « HolyCow2 » ; les specials qui se renouvellent sans cesse, avec la découverte de nouvelles saveurs.

Le #fail : Tout comme au « HolyCow1 », l’impossibilité à rester à l’intérieur, ne serait-ce que pour attendre ta commande (si tu as des obligations sociales plus tard ou envie de remettre ton manteau cet hiver, par exemple). Cuisine ouverte sur la salle + viande au grill + friture = odeur de sconce garantie à la sortie.

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Action spéciale, deux posts pour le prix d’un !

6 décembre 2011 at 16:05 (Uncategorized)

Boule à 10

De retour de longs mois d’errance dans les fjörds de Norvège, Susan Vegan et Youri Margarine avaient grand besoin de chaleur. Aussi c’est sans hésitation qu’ils sautèrent sur leur clé lausannoise  (d’autant que c’était pile le moment de commander le guide pour l’an prochain) et choisirent le bistrot le plus caliente du côté impair de la rue du Valentin (pas le zen bar Shiva machin, donc : l’autre).

Et c’est à deux qu’ils se présentèrent à l’Addis, bravant la pluie des grands jours et les bistrots qu’on comprend pas où c’est l’entrée et qu’on se retrouve chez le voisin au milieu des bouddhas.

Entrée tout en longueur, on passe un bar plein de gens du coin (mais pas du coin d’ici, plutôt du coin de là-bas)(au fond à gauche). A l’endroit où on croirait bien que ce sont les escaliers qui mènent aux toilettes, on descend quelques marches et découvre, non pas la disco dans le caveau de chez Rony 2 , mais bien la salle à manger. Immense. Et vide.

Et c’est tant mieux, parce que si les gens qui mangeaient ailleurs ce soir-là connaissaient cet endroit, ils auraient tous été là et Susan et Youri seraient probablement restés debout, cougnés contre le porte-manteaux à côté du bar ou dans une plante verte. Parce qu’on y mange bien. Très bien.

Ici, pas de raison de gémir de frustration devant une carte aussi longue qu’alléchante : l’assiette de dégustation est excellente, composée de 5 plats issus de divers pays africains (dont un merveilleux mafé et un sublime poulet yassa)(et des alocos à se relever la nuit pour venir braquer la cuisine)(sans parler des maniocs à la tomate et de la sauce verte guinéenne )(et cet agneau, cet agneau !).

Avec un délicieux jus de gingembre ou un cocktail maison, au son entêtant (mais sympa) de la cora jouée par un (manifestement) DJ hip-hop*. L’odeur live du café qui rôtit au charbon de bois dans un coin de la pièce. Le tout pour 40.- tout rond, pour deux**. Et Youri, qui s’exclame à plein poumons : « La prochaine fois, sur mon entrecôte préférée, c’est sûr, on se raboule à 10 ! »

Le \o/ : la gentillesse et la prévenance du patron (l’assiette dégustation c’est 1. une assiette avec plein de trucs dessus, en petites quantités et 2. la possibilité de se faire resservir, à volonté, ce qu’on a préféré)

Le #fail : l’entrée un peu équivoque (si vous êtes entourés de bouddhas, c’est que vous êtes chez le voisin)(qui vous offrira gaiement une table si vous dites que vous avez réservé, même si ce n’est pas dans le bon bistrot) ; le peu d’affluence : incompréhensible.

*musique traditionnelle live tous les vendredis et samedis soirs

** Un plat offert sur présentation de la Clé Lausannoise.

L’addission

Après des mois passés à visiter les fjörds de Norvège, de Hambourg ou d’ailleurs, Susan Vegan et Youri Margarine étaient enfin de retour en notre bonne ville de Lausanne.

Egarés dans la vallée infernale du Valentin, leur regard perçant fut attiré par l’enseigne d’un restaurant :

– Oh, regarde, ça me rappelle la Norvège !

– Mais enfin, pas du tout !

– Mais si, Addis, comme Abeba, le groupe norvégien…
– Mais enfin, c’est A-ha, le groupe norvégien, Abeba ils sont suédois.
– Mais non, ça c’est Ikea.

Malgré cette conversation affligeante, Susan et Youri décidèrent d’entrer dans l’établissement. Un sympathique serveur (il devait être nouveau dans le métier) les guida en direction d’une salle à manger plus vide que les fjörds un soir de finale de curling entre Lillehammer et Tromsö. Puis leur tendit une carte (un menu, donc, pas le plan de la Norvège (arrêtez, un peu, avec cette histoire de Norvège)).

Retrouvant peu à peu leurs helvètes réflexes, Youri et Susan décidèrent de ne rien décider et optèrent pour le menu découverte, ainsi nommé car il permettait de faire des découvertes. Et en plus, c’est à volonté.

Tout géographe se serait offusqué de ce menu africain se partageant sans nous consulter, sans nous demander, sans nous aviser, ohoh, plus rien ne m’étonne, plus rien ne m’étonne, les spécialités des quatre coins du continent, mais nos héros, eux, ne se laissèrent pas aller à ces détails, car la bouffe était bonne et c’est tout ce qui importe. Ça et éventuellement que le mec arrête cinq minutes avec son balafon, merci. Ils engloutirent donc yassa, mafé, racines de manioc à la consistance étrangement caoutchouteuse, délicieux aloko et borroghé (du bœuf aux feuilles de manioc) dont vous me direz des nouvelles.

Puis ils enchaînèrent sur un café éthiopien préparé dans le respect de la tradition ancestrale éthiopienne et depuis plus jamais Youri ne ferma l’œil. Nous ne l’oublions pas.

– Vous êtes sûr que ce n’est pas islandais, plutôt, comme groupe ?
– Björk !

Le \o/ : Personne dans le resto, un vendredi soir. Quel calme (enfin, à part le joueur de balafon)

Le #fail : Personne dans le resto, un vendredi soir. A tous les coups, dans trois mois, c’est fermé.

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